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22 mai 2013

LE DEFICIT CHRONIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR: LA FRANCE PEUT-ELLE SE SUFFIRE A ELLE-MÊME ?

EXPORTER : UNE VOCATION POUR LES ENTREPRISES FRANÇAISES ?
Les chiffres récemment publiés, nous annoncent un triste record du déficit du commerce extérieur: plus de 67 milliards d'euros en 2012 ! Pendant longtemps, je me suis dit que notre "tare historico-colonialiste " se dissiperait au fil du temps, avec le changement de mentalité des nouvelles générations. En vain... Je pensais que la France, à cette époque, n'avait nullement besoin de faire l'effort de commercer car elle disposait de colonies, de comptoirs. Ce "commerce facile" n'encourageait pas à aller vers l'autre, à communiquer dans la langue du pays colonisé (qui était devenu le français). Alors, évidemment, cela limite fortement l'ouverture d'esprit, l'ouverture vers le monde extérieur, le monde de l'autre... Cette expérience passéiste ne nous a même pas appris à commercer et il semble, en tout cas, que peu de progrès ont été réalisés en matière d'ouverture d'esprit au regard des résultats de notre commerce extérieur. Ce qui est décevant, c'est que nos entreprises, qui n'ont pas à rougir de leur savoir faire, ont tant de mal à le faire savoir à l'extérieur de nos frontières ! Comment nos voisins scandinaves, hollandais, par exemple, dont les populations réunies n'atteignent pas la nôtre, n'échouent pas dans ce domaine ? Eh bien peut-être parce que le contexte colonial qui ne ressemblait guère à celui de la France, les a poussés à aller vers l'autre, à commercer en dehors de leurs pays, de communiquer dans une langue comprise par tous. Franchement, que nous rapporte notre "acharnement francophone"? Volvo est connu dans le monde entier et à part en suède, personne ne parle le suédois, idem pour le Japon et pourtant qui ne connaît pas Toyota ? Est-ce grâce à la "Japophonie" ou à la "Suédophonie" ? Doutons que le "rayonnement culturel" de la France, "terre des Lumières" et de la "Fronde" (doux euphémismes !), fût la cause de la signature des contrats d'Airbus à l'étranger... Les entreprises allemandes, championnes européennes du commerce extérieur, ont déjà du mal à se faire confiance entre elles: donc encore plus à nous créditer de l'estampille "sérieux" (nous sommes des demi-latins !!) Elles ont su s'imposer dans la négociation commerciale en partie grâce à la rigueur rassurante, la connaissance de l'autre et un "savoir exporter", qu'elles offrent à leur clientèle étrangère. La mondialisation ne doit pas nous effrayer : le tout est de savoir comment nous faire une place de choix dans ce grand marché. Ce n'est pas du protectionnisme de penser que nous devons favoriser une production franco-française afin de subvenir à notre consommation intérieure, de subventionner, de favoriser, d'aider, entre autres, par l'éducation, toute entreprise souhaitant commercer en dehors de l'hexagone. Changeons enfin nos mentalités : ne soyons plus les mauvais élèves européens qui ne savent pas accueillir les touristes sur notre sol. Ne compliquons pas les choses : l'exportation est une question d'état d'esprit, de facilités, pas de rigidité, de procédures excessives dont sont en train de se barder beaucoup trop de grosses entreprises. Démythifions la pseudo complexité de la démarche qui consiste à vendre à l'étranger et aidons nos plus petites entreprises à contribuer à renverser ce désastreux chiffre de 39 milliards.

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